Moulay Hassan, premier garde du corps de Mohammed VI


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Le prince Moulay Hassan écarte Ahmed Toufiq
Le prince Moulay Hassan écarte Ahmed Toufiq

Le prince héritier Moulay El Hassan continue son apprentissage de futur monarque. Dernier épisode en date, son intervention pour faire respecter le protocole et la sécurité du roi Mohammed VI. Un geste filmé et très commenté au Maroc.

Ce sont les parents qui veillent sur leurs enfants habituellement. Mais le prince Moulay El Hassan, fils aîné du roi du Maroc et de la princesse Lalla Salma, voit les choses autrement. Et le jeune homme l’a fait savoir, devant témoins et caméras.

Un recadrage ferme mais courtois

Né en 2003, le prince, qui fêtera ses 20 ans le 8 mai prochain, s’est mué en chef du protocole pour faire respecter les usages et protéger son père Mohammed VI. Le prince héritier a en effet barré la route du ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq, qui se trouvait à ses côtés lors de la commémoration de Laylat Al-Qadr.

Les faits : les deux hommes marchaient côte à côte, dans une proximité peu habituelle, quand Ahmed Toufiq s’est légèrement déporté, passant ainsi devant Moulay El Hassan et rompant le protocole. Pratiquement empêché d’avancer, le prince a recadré le ministre d’un geste sûr, à la fois ferme et courtois. Le ministre s’est alors effacé en s’excusant, pour ensuite reprendre sa place derrière le prince.

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La scène, filmée par les caméras et relayée sur les réseaux sociaux, a beaucoup fait parler. Évidemment, on ne parle pas là d’une attaque, de quelqu’un qui aurait voulu attenter à la vie du roi – ou, comme plus souvent, lui délivrer un message – mais plutôt d’un écart de conduite.

Un moment d’égarement ?

Âgé de 79 ans, Ahmed Toufiq est ministre depuis plus de 20 ans. Cet inamovible homme politique, né à Marigha, est un habitué de la cour. Il ne peut donc pas plaider l’erreur de jeunesse ou la méconnaissance des usages. On expliquera son erreur par un manque d’attention, un bref moment d’égarement, un oubli.

Cet incident vient rappeler qu’il existe un protocole qui, en pareilles circonstances, veut que le roi soit suivi de son fils et de son frère quand ils sont présents. Pas d’un ministre du gouvernement, aussi expérimenté soit-il. La veillée religieuse en commémoration de Laylat Al-Qadr est ainsi l’occasion d’un rappel à l’ordre.

La séquence montre également les gardes du corps du roi, en costume-cravate sombre, qui se tiennent à bonne distance. Certains précèdent le souverain, pour dégager la voie. D’autres sont à quelques mètres de lui, sur le côté, l’un d’eux tenant une valise balistique (ou serviette pare-balle) à la main. D’autres, enfin, ferment la marche derrière le groupe. Tous communiquent entre eux avec micro et oreillette.

Les gardes du corps officieux

Dans ce dispositif sécuritaire classique, on se rend compte que les personnes les plus proches du roi sont son frère, Moulay Rachid, et son fils Moulay Hassan. Les deux hommes se tiennent à un mètre du roi, et sont donc les plus prompts à intervenir en cas de problème. Le prince héritier l’a brillamment rappelé, en faisant respecter le protocole et en protégeant son père, dans un geste à la portée symbolique puissante.

La veillée présidée par le roi Mohammed VI, à la mosquée Hassan II, a également été l’occasion de remettre plusieurs prix. Le prix Ahl Al-Qurâan, le prix Ahl Al-Hadith, et le prix Mohammed VI des écoles coraniques.

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