Patrick Nkanga, PPRD : « Les jeunes doivent s’exprimer dans les urnes, pas dans la rue ! » 


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Nkanga

Patrick Nkanga, Président de la Ligue des Jeunes du PPRD, a reçu notre journaliste, Ali Bomayé, pour un dialogue franc et direct sur l’état d’esprit de la jeunesse de RDC à la veille d’échéances politiques décisives pour ce pays.

L’opposition radicale appelle à manifester dans la rue avant le 31 décembre pour pousser au départ le Président Joseph Kabila. Qu’en pensez-vous ?

Je pense que c’est une stratégique infructueuse. Nous avons un cheminement clair vers les élections, tracé par la CENI. Donc à l’instant où les états-majors politiques sont en train de se préparer pour aller recueillir le vote du peuple, il est inopportun de se mobiliser pour enclencher des mécanismes qui ne porteront pas les fruits escomptés.

Demander à ce que la rue fasse partir le Président Kabila, qu’est-ce que ça pourrait apporter de bon dans la perspective des élections ? Je pense que l’opposition doit revenir de plus en plus sur des options réalistes et la seule option réaliste qui vaille c’est qu’elle puisse se préparer réellement à une élection, et ce n’est pas l’impression qu’elle donne jusque-là.

Dans cette mobilisation, les jeunes sont les premières cibles du recrutement des contestataires. Quels messages leur délivrez-vous ?

Nous disons à la jeunesse que nous avons des préoccupations qui nous concernent directement. Donc il ne faudrait pas que les jeunes ne servent que de marches-pieds pour des hommes politiques qui ne visent que des objectifs politiciens, et nous avons eu à débattre plus d’une fois avec les jeunes pour leur faire comprendre que le temps de l’instrumentalisation était révolu et qu’ils devaient prendre conscience que leur choix s’exprimerait dans les urnes et non de manière anarchique.

Vous avez engagé récemment un dialogue direct avec des étudiants dans une enceinte universitaire à Kinshasa.  Qu’en avez-vous retenu ?

J’ai retenu que les jeunes sont préoccupés de ce qui se passe dans leur pays, qu’ils ont des préoccupations fondamentales par rapport à leur vie académique, à leurs perspectives professionnelles, et que notre rôle était d’abord de les écouter, de les entendre et d’échanger avec eux. Cela s’est fait de manière républicaine, nous avons retenu que nous avons une jeunesse sur laquelle nous pouvons fonder de grands espoirs, mais qu’il nous fallait établir un pont de dialogue régulier pour que les uns et les autres puissent émettre leur point de vue sur la marche de notre pays.

Y a-t-il des actions concrètes mises en place par votre mouvement pour engager la jeunesse dans une dynamique d’emploi et d’activité ?

D’abord nous sommes un parti politique, il n’est pas de notre devoir traditionnel d’aller dans ce champ, mais la particularité au niveau du PPRD c’est que nous y consacrons du temps. Et particulièrement au niveau de la Ligue des Jeunes nous avons deux départements qui s’occupent de cela pleinement, le département en charge de l’emploi et de la jeunesse désoeuvrée, et un département chargé de l’auto-prise en charge. Et ces deux départements réfléchissent de manière permanente pour proposer des solutions aux problèmes de la jeunesse que vous venez d’évoquer, tels qu’ils se posent dans notre pays.

Mais quant à des actions concrètes, nous venons très récemment de lancer le projet agricole « bilenge », qui est un projet aussi pédagogique, pour dire aux jeunes Congolais que plutôt que d’attendre d’être engagés à l’INSS ou à l’ONATRA, ils peuvent travailler directement dans l’agriculture qui est un secteur porteur de richesses et de financement.

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