La purge contre le clan dos Santos en Angola fragilise la position de Sindika Dokolo en RDC


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En Angola, la purge se poursuit pour la famille de l’ex-président José Eduardo dos Santos sous fond de lutte contre la corruption menée par le nouveau président Joao Lourenço. Après la fille Isabel, débarquée de la présidence de la Sonagol en novembre dernier, ce fut au tour cette semaine de José Filomeno, le fils cadet de l’ancien chef de l’Etat angolais, d’être évincé de la tête du fonds souverain angolais (FDSEA).

Officiellement, cette éviction est motivée par les performances plus que médiocres et la mauvaise gouvernance du fonds. Mais, officieusement, de forts soupçons de corruption sont évoqués. Le fonds souverain angolais, qui affiche plus de 5 milliards $ d’actifs, fait l’objet d’une enquête depuis que les Paradise Papers ont révélé que l’entrepreneur helvético-angolais, Jean-Claude Bastos de Morais, un ami proche de José Filomeno, qui était chargé de gérer une partie des actifs du fonds, l’investissait dans ses propres projets.

Au passage, Jean-Claude Bastos s’était offert en guise de rémunération la somme rondelette de 41 millions $ en 20 mois d’activités (alors même que son mandat ne portait que sur une période de 18 mois). Beaucoup soupçonnent un montage qui aurait bénéficié, in fine et en grande partie, à José Filomeno et au reste de la famille dos Santos.

C’est Carlos Alberto Lopes, ancien ministre des Finances, qui a pris le contrôle du conseil d’administration.

Ce nouveau coup de massue dans le camp de l’ancien président angolais est révélateur de la détermination du président Lourenço à démanteler l’empire familial des dos Santos qui avaient mis la main sur les secteurs clé de l’économie angolaise, ainsi que de lutter contre la corruption afin de redresser l’économie du deuxième pays producteur de pétrole en Afrique et y réduire les inégalités, particulièrement criantes.

Ce limogeage fragilise un peu plus la position de Sindika Dokolo, le mari d’Isabel dos Santos. « Il avait flairé le coup. Il s’est alors souvenu de ses origines congolaises pour assurer ses arrières« , explique l’un de ses anciens partenaires en affaires. « Son combat politique actuel en RDC n’est pas sincère. C’est de la pure tactique. Il essaie de se donner une bonne image de combattant de la liberté et de la démocratie en RDC aujourd’hui, alors que ces dernières années, lui, sa femme Isabel et le reste du clan dos Santos ont pillé les caisses de l’Etat angolais« , conclut cet homme affable qui s’exprime depuis Genève où il vit désormais.

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