Ce samedi 2 décembre, le Rassemblement de l’opposition a annoncé une nouvelle marche de « sommation » contre le calendrier électoral rendu public par la CENI, et pour exiger le départ sans condition de Joseph Kabila de la tête du pays au plus tard le 31 décembre 2017. Celle-ci a été fixée au 19 décembre prochain.
Comme le fait à juste titre observer le site d’information Actualité.CD, « il s’agira d’un remake de la marche ratée du jeudi 30 novembre dont les causes ont mis en alerte l’opinion congolaise dans son ensemble. Journée assez mouvementée qui a alimenté l’actualité avec notamment des interpellations de certains leaders dont Martin Fayulu, président du parti Ecidé et coordinateur des actions au sein du Rassop, Jean-Marc Kabund, Secrétaire général de l’UDPS et Jean-Bertrand Ewanga, président du FCR« . Mais surtout « journée qui n’aura servi à rien, si ce n’est à divertir l’attention de l’opinion et des autorités alors que tout le pays devrait être mobilisé vers un seul objectif : l’organisation des élections qui arrivent à grands pas« , fait observer un spécialiste du Congo-Kinshasa depuis Bruxelles.
Les interpellations de quelques responsables de l’opposition ont retenu l’attention des médias sans doute. Mais elles ont sûrement servi à la détourner des absences à cette occasion de la plupart des leaders de l’opposition, qui, pourtant, sont très nombreux.
Comme le relève fort justement Actualité.CD, cela n’a pas manqué de « susciter des questionnements autant sur la cohérence même des actions initiées au sein de cette plateforme, que sur l’adhésion de la base au principe même de ces manifestations« . Au final, cela pose la question de la cohésion même de ce mouvement très hétéroclite et où la cacophonie est souvent présente.
Des leaders de l’opposition dans leur bureau plutôt que dans la rue, une information qui circule mal avec beaucoup de mots d’ordre contradictoires et, surtout, la conscience qu’ont les Congolais aujourd’hui que ce genre d’opération est contre-productive car de nature à entraver la bonne marche du processus électoral expliquent les raisons de l’échec de l’opposition à mobiliser dans la rue. « Si cette opposition est réellement démocrate, elle devrait plutôt se préparer à mobiliser les électeurs dans les urnes« , fait remarquer un jeune de la Ligue du PPRD.
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il est fort à parier que le 19 décembre prochain, provoquera au sein de l’opposition, la même déception que le 30 novembre dernier.