4e place du Mondial au Qatar : les recettes du Maroc dévoilées


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Un ballon de football sur un terrain
Un ballon de football sur un terrain

Le fantastique parcours de l’équipe du Maroc, pendant la dernière Coupe du monde de football au Qatar, a suscité beaucoup de joie et de fierté. La BBC, la chaîne de télévision publique anglaise, a décidé d’enquêter pour connaître les raisons d’un tel succès. Et éventuellement découvrir les recettes secrètes de l’équipe…

Première équipe africaine (et également première équipe arabe) à atteindre le stade des demi-finales dans un Mondial, les Lions de l’Atlas valaient bien un reportage au pays de la Premier League. C’est pour l’émission Sportsworld (« le monde du sport »), de la British Broadcasting Corporation (BBC), qu’un journaliste anglais s’est rendu au Maroc.

Le reporter a souhaité connaître les secrets de fabrication qui ont permis aux joueurs de Walid Regragui de terminer la compétition à la 4e place. Juste derrière l’Argentine, la France et la Croatie. Ce qui n’est pas rien…

Des structures modernes

Ce qui ressort du reportage, c’est que la réussite du Maroc est tout sauf le fruit du hasard. Le journaliste anglais a visité le complexe Mohammed VI à Rabat, dédié au football. Ce centre, considéré par certains observateurs du ballon rond comme l’égal d’un Clairefontaine en France (le centre d’entraînement des Bleus) a joué un rôle important dans la préparation des joueurs.

L’endroit et ses installations modernes sont décrites par le média britannique comme « une petite ville » où tout est fait pour penser au football et s’entraîner. Le complexe est le résultat d’une « stratégie initiée par le roi Mohammed VI en 2008 », précise Omar Khyari de la Fédération Royale Marocaine de Football (FRMF). Sa construction et son développement a grandement contribué à améliorer le niveau de l’équipe nationale.

Le second pilier sur lequel s’appuie le football marocain pour réussir, c’est la formation. Grâce à l’Académie Mohammed VI, les jeunes talents repérés dans tous le pays peuvent être formés pour ensuite « faire les beaux jours des clubs marocains et européens », affirme M. Khyari.

Le développement de ces structures et de ces organisations a d’ailleurs été récompensé par la Confédération Africaine de Football (CAF) récemment. Le prix d’excellence 2022 a en effet été décerné au roi du Maroc pour son implication auprès du foot marocain. Un bel hommage et une nouvelle reconnaissance internationale.

Des hommes talentueux

À tout seigneur, tout honneur. Walid Regragui, le sélectionneur franco-marocain des Lions de l’Atlas, a succédé à Vahid Halilhodzic en août 2022, soit à peine quelques mois avant la compétition. Grâce à sa double culture, l’entraîneur, né en 1975, a fédéré les joueurs autour de son projet de jeu en un temps record. Il est le grand artisan du parcours du Maroc au Mondial qatari.

L’apport de Regragui n’est pas seulement technique : il a su également faire sauter les verrous psychologiques habituels chez les équipes africaines, notamment les complexes d’infériorité face aux autres nations européennes ou d’Amérique du Sud. En outre, sa gestion humaine a permis de créer une cohésion inédite entre les joueurs et un bon état d’esprit au sein du groupe.

Mais une équipe ne serait rien sans ses joueurs, titulaires comme remplaçants. Ce sont eux qui construisent le jeu sur le terrain, ce sont eux qui gagnent les matchs (ou les perdent). Il serait injuste de mettre en lumière des individualités tant l’équipe marocaine a été collectivement performante et solidaire.

On peut cependant citer les prestations inspirantes du gardien de but Yassine Bounou, d’Achraf Hakimi (défenseur du PSG), Romain Saïss, Hakim Ziyech, Azzedine Ounahi (milieu d’Angers au moment de la compétition), Sofiane Boufal et Abdelhamid Sabiri.

Un futur radieux ?

Dans son enquête, la BBC constate que le magnifique parcours du Maroc à la Coupe du monde est le résultat d’un long travail – humain, technique, financier – commencé il y a de nombreuses années. Le Maroc « est en train de construire son succès à long terme » conclut le reportage.

Et maintenant, que peut-on souhaiter pour le football marocain ? De continuer à se développer, sans aucun doute. De décrocher de nombreux titres continentaux, bien évidemment. Comme la CAN (Coupe d’Afrique des Nations) pour l’équipe nationale, ou la Ligue des Champions de la CAF pour les clubs locaux.

Et ainsi s’installer durablement au plus haut niveau du football, à l’image d’un Sénégal qui remporte de nombreuses compétitions, dans différentes catégories, avec régularité depuis plusieurs années. Pour peut-être, un jour, décrocher le graal, le rêve de tout footballeur qui joue pour son pays, gagner une première Coupe du monde ?

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