Le transfert d’argent représente 10% du PIB des pays africains. Ce service est essentiel car il contribue à l’économie des pays, laquelle était en berne à cause de la pandémie de Covid-19. Si l’économie repart en Afrique, l’utilisation des services de transfert de fonds augmente lui aussi. Mais leur coût reste élevé.
Chaque année, des millions de travailleurs vivant dans les pays dit riches envoient de l’argent à leurs familles en Afrique. Les raisons de ces envois varient : santé, éducation, décès ou vie quotidienne. Mais les façons de transférer l’argent restent les mêmes : l’envoi d’espèces via des agences de transfert.
Hausse des transactions de 4% en 2023
Les transferts d’argent ont été multiplié par cinq au cours de ces 20 dernières années. Et cette croissance est significative depuis quelques années, en particulier depuis la pandémie de Covid-19.
Aux Comores, par exemple, du 1er janvier au 31 mai 2020, le montant des transferts de la diaspora s’est élevé à près de 74 millions d’euros, contre 56 millions d’euros sur la même période en 2019, soit une hausse de 31%.
Au Kenya, les envois de fonds ont considérablement augmenté, atteignant le chiffre record de plus de 4 milliards de dollars en 2023, ce qui représente une croissance annuelle de 4%.
Selon le Fonds International de Développement Agricole (FIDA), la part d’envois de fonds individuels reste relativement modeste (200 à 300 dollars par mois en moyenne), comparée à la part collective qui représente trois fois plus.
Une journée des envois de fonds à la famille
Le 16 juin est la journée internationale des envois de fonds à la famille. Cette journée permet de saluer l’apport de millions de migrants qui envoient de l’argent vers leur pays d’origine.
Si les transferts d’argent représentent une aubaine pour les familles qui les perçoivent, ils ont en revanche un réel impact sur les finances des personnes qui envoient cet argent. Car le coût de ces transactions est élevé à cause des frais d’envoi : environ 6.4%.
La célébration de cette journée a donc un double objectif : sensibiliser le plus grand nombre à ce fait de société, mais aussi promouvoir des envois de fonds moins chers, plus rapides et surtout plus sûrs.
Une faible utilisation des services financiers numériques
Les envois de fonds numériques sont plus abordables que les services bancaires traditionnels (avec des frais moyens de 4,8 % contre 6,2 %), et ils nécessitent moins de documents. En outre, une grande partie de l’innovation a lieu dans le domaine numérique.
Malgré une démocratisation de l’usage des services financiers numériques, notamment pour le transfert d’argent, l’envoi de fonds vers l’Afrique se fait essentiellement avec des pièces et des billets.
En effet, les utilisateurs se méfient des services numériques, craignant des arnaques ou des dysfonctionnements.