Al-Sissi, un score soviétique pour un dernier mandat ?


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Abdel Fattah al-Sissi
Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, en 2015.

À 69 ans, Abdel Fattah al-Sissi a été réélu pour un troisième mandat de six ans à la tête de l’Egypte. S’il respecte la Constitution du pays, al-Sissi ne pourra plus être candidat à la présidence de la République au terme de son mandat.

Un gagnant connu d’avance

Lundi 18 décembre, l’autorité électorale égyptienne a annoncé la victoire du Maréchal Abdel Fattah al-Sissi à l’élection présidentielle égyptienne.

Le président sortant a été réélu sans surprise avec 89.6% des voix. Parmi les 67 millions d’électeurs, plus de 39 millions ont voté pour lui. C’est donc un nouveau plébiscite, même si son score est en légère baisse par rapport aux précédentes élections. En 2014 et 2018, il avait récolté 96% des voix.

Cette fois, al-Sissi était en concurrence avec trois autres candidats, qui n’ont pas su faire la différence. En effet, cela fait plus d’une décennie que le président est à la tête du pays. Il dispose donc d’une expérience politique, qu’aucun des autres candidats ne possède, et surtout de réseaux et d’un appareil d’Etat à sa main.

Un dernier mandat aux enjeux multiples

Peuplé de 109 millions d’habitants, l’Egypte est un pays qui connaît plusieurs crises. D’abord une crise économique, avec des problèmes de pouvoir d’achat pour la population. En effet, l’inflation a augmenté et atteint les 36%, alors que la livre égyptienne – la monnaie locale – continue de perdre de sa valeur. Le prix des denrées alimentaires de base explose et deux-tiers de la population vit en dessous, ou à peine au-dessus, du seuil de pauvreté.

La situation économique et sociale se dégrade depuis les années Covid, qui ont très fortement impacté la filière touristique. Le guerre entre la Russie et l’Ukraine, avec la fluctuation des prix de l’énergie et des céréales, a aussi pesé sur l’économie.

Depuis quelques semaines, le conflit israélo-palestinien s’est aussi invité dans la politique nationale. Avec la bande de Gaza voisine, les autorités craignent un afflux massif de réfugiés palestiniens qui chercheraient à fuir la guerre entre Israël et le Hamas.

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